Statut
Présentation
Presse
Un je-ne-sais quoi d’halluciné habite “Sait-on jamais?”, grâce à ce jeu mystérieux d’ombres et de lumières au sein desquelles la danse déroule ses méandres. Quelque chose d’inquiétant aussi, douloureux même, comme si l’auteur était déchirée entre deux univers, entre la vérité peut-être, et l’apparence. Entre le visible et l’invisible. Et c’est cela qui confère à la pièce une réelle magie...”
Dans cet environnement intimiste, leur danse n'est pas une démonstration de force ou de technique, ni une confrontation ouverte avec toute la machinerie mise en ¦uvre dans la pièce. En fait, le spectateur remarque à peine la somme de recherches investie dans l'interaction en direct. Voilà où réside la puissance de la pièce : ici, la technologie est habitée plutôt qu'utilisée en tant que gadget; elle est bien plus qu'un prolongement du corps, car elle en devient partie intégrante, elle s'intègre dans l'inconscient à travers la subtilité de la danse”.
Sait-on jamais?” s’intitule la création de Michèle Noiret. Cette petite phrase anodine est choisie en référence à Andreï Tarkovski et, pas plus que le cinéaste, la chorégraphe ne donne dans la bluette. Poursuivant sa recherche d’intégration entre la danse et les nouvelles technologies, elle atteint une vraie réussite, aidée de Todor Todoroff pour le son et de Fred Vaillant pour le visuel. Devant ou derrière quatre écrans où se démultiplient leurs images, les interprètes - Michèle Noiret et Sarah Piccinelli – s’affrontent ou se soutiennent en une danse aux lignes pures, comme s’étonnant elles-mêmes de la découverte de désirs insoupçonnés. Le jeu avec les images - métaphore de la chorégraphie – participe à cette exploration de l’être, dédoublement dans le temps et l’espace, fragments, superpositions, effacements. On plonge dans le mystère, le fantastique poétique et, dans cet au-delà des convenances d’un être défait, on est submergé par l’émotion”.
(...) A ce spectacle, quasi illusionniste, d'une gestuelle apte à se prolonger, se dissoudre et se métamorphoser dans les boucles croisées et tournoyantes de ses représentations mêmes, on se prend à s'étonner de n'avoir pas vu jusqu'à ce jour apparaître la notion de "danse-cinéma", alors que celle de "danse-théâtre" est communément répandue. Cette transmutation des matières du corps et de l'image, cette combinaison des plans verticaux des écrans et horizontal du plateau, cet enroulement des trois dimensions du réel sur les deux de sa captation, réalisent sensiblement le chiasme opératoire de l'imaginaire. Celui-ci opère du côté de l'émerveillement du rêve, plutôt que de la perturbation du réel. La façon d'y appréhender le potentiel technologique relève de la sagesse des beaux objets, et non de l'aventure iconoclaste. Fines ciselures plutôt que grandes ruptures. Dans l'ordre de ces corps, quelque chose s'échappe, en la suggestion narrative et sensuelle d'un lieu dont la rumeur s'est répandue, où seraient exaucés les désirs. Mais c'est un lieu ceint de barbelés. Michèle Noiret reste ici imperturbablement fidèle à une poésie éminemment féminine du trouble des pulsions, des traversées oniriques entres mondes intérieurs et extérieurs, et de l'étrangeté à fleur de toute présence. Ainsi apparaît-elle obstinément hors mode, assujettissant ses passions technologiques très actuelles, à la mise en scène d'un univers qui pourra paraître, à l'inverse, fané en ses vapeurs. Mais une chose est sûre, c'est dans son cas une marque de caractère”.
Les frontières se fissurent dans le travail de Michèle Noiret qui porte sa danse à la rencontre d’autres arts. En particulier depuis plusieurs années par le bias des nouvelles technologies. (...) ces apports, nullement accessoires participent au contraire d’une impressionnante combinatoire. Plutôt un exemple réussi d’interpénétration, de complémentarité, d’esthétique neuve due au supplément d’âme qu’induit la somme des parties. (...)Par les mots, par le corps et le geste des danseuses, cette féminité duelle et une, ce dédoublement de l’être universel affirmant l’autre en soi, ami ou ennemi. La danse est pure, rigoureuse, mais ludique, grave et aérienne.(...) Exister, se connaître, deviner qui l’on est faute de le savoir. Puiser dans la conjonction des éléments l’impulsion du présent. Et voilà que, sur scène, s’offre à nous cette espèce de magie, fragile et fantasque, plurielle et précise, qui rarement aura formé avec la technologie une rime aussi riche”.
Mystère, poésie, sensualité, émotion... il y a tout cela et beaucoup d'autres choses encore dans «Sait-on jamais ?», la nouvelle création de Michèle Noiret. (...) Ce travail continue l'exploration des multiples possibilités offertes par le mariage de la danse et de la technologie. Un mariage très « dans l'air du temps » mais que Michèle Noiret pratique depuis plusieurs années avec un souci permanent de la recherche, de l'expérimentation... et de l'humain. Car ce qui frappe dans son travail, cette fois plus encore que précédemment, c'est que tout part de l'humain. Et tout parle de l'humain.(...) Autour de mots qui flottent dans les airs et se mêlent aux sons générés par les gestes des danseuses, Michèle Noiret et Sarah Piccinelli sculptent leurs mouvements débordant d'élégance. Ici l'affrontement se fait majestueux, la douleur imprévisible, le rire incertain. Et le désir omniprésent. On en ressort (...) ému et troublé”.·
Derrière les écrans se déroulent, se dédoublent, se diffractent, certaines séquences chorégraphiques, avec un effet très prenant de fictionnalisation nimbée de fantastique. La danse de Michèle Noiret elle-même et Sarah Piccinelli, la danse - l'essentiel - est d'une folle élégance de la maturité, fracassée sur les arêtes d'une suggestion narrative ".
Distribution & crédits
Chorégraphie Michèle Noiret
Créée et interprétée par Michèle Noiret et Sarah Piccinelli
Assistant artistique et vidéaste Fred Vaillant
Composition électroacoustique originale et interactions Todor Todoroff
Lumières Xavier Lauwers
Scénographie Wim Vermeylen
Costumes Azniv Afsar
Coordination technique et régie lumières Marc Lhommel
Photographies Sergine Laloux
Diffusion, production, communication Alexandra de Laminne
Administration et coordination Cathy Zanté
Durée 60 min
Production déléguée Compagnie Michèle Noiret/Tandem asbl
Coproduction Le Théâtre Les Tanneurs, KunstenFESTIVALdesArts, la Ferme du Buisson-Scène nationale de Marne-la-Vallée et le Théâtre d'Angoulême-Scène nationale
Réalisé avec l’aide du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Service de la Danse.