Avna

Des trouées s'ouvrent, les corps s'éveillent, se déprennent du noeud des choses. La liberté des corps s'organise comme une chevelure s'épanouit.
Deux femmes, face à face, sans doute en quête d'elles-mêmes, l'une déchiffrant en l'autre ce qu'elle pourrait être, ce qu'elle n'est pas : ombre, entrant dans le miroir de l'autre, d'où elles se contemplent.
Les gestes dénouent les pouvoirs du rythme, les mouvements dessinent le labyrinthe d'un espace intérieur.

Deux femmes dans le temps
Dialogue.

Michèle Noiret

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" L’idée d’un mur à traverser, à franchir pour atteindre à une vérité intérieure toujours introuvable, mais qui impose la sorte de quête qu’est le spectacle. Dans Avna, cette idée se retrouve, traduite par les deux espaces qu’une cloison translucide et la lumière déterminent, qui s’ouvrent (la déchirure) au moment où les deux ombres des danseuses se fondent en ce lieu de naissance, cette béance sexuelle par où un être vient à l’être. Les ombres précipitent en un point focal et la lumière des corps éclate : sont-elles deux ou est-elle une ? La suite va cerner la question, sans donner de réponse qui close : ce qui est sûr, c’est qu’une femme existe et le spectacle intérieur de cette existence reste ouvert. "
"Tant la danse que l’éclairage est l’indissoluble expression de la quête d’elle-même d’une femme que son vêtement unique et noir resserre dans les méandres de l’existence intérieure. La lumière contribue à focaliser le regard sur le visage des deux danseuses - que l’éclairage rend curieusement ressemblantes - et sur leurs membres que certains gestes semblent comme multiplier. Spectacle magique du dédoublement d’un monde intérieur en proie à la recherche de soi. "

Joseph Noiret