Statut
Présentation
Presse
La chorégraphe belge, Michèle Noiret, elle, nous emportera d'emblée dans ce joli lieu-dit du Off - La Parenthèse - où elle se produit. (...) Dans la cour ombragée d'une maison privée du 19e siècle et loin du travail qu'elle mène avec la technique du cinéma (...) elle reprend pour notre grand plaisir un solo fondateur, Solo Stockhausen (1997). Et en tire ce Palimpseste Solo/Duo qu'elle compte transmettre ensuite à un danseur masculin, David Drouard, qui fait d'ailleurs son apparition à la fin. Sur Tierkreis, partition en dentelle sonore pour piano et clarinette de Stockhausen, elle compose pendant trente minutes un long mouvement où elle apparaît bien davantage comme une personne qui danse que comme une interprète, tant la danse s'affiche en elle comme son propre langage. Elle avance d'abord à petits pas pressés, chuchotant en silence, signant de ses mains toutes les courbes possibles y compris microscopiques. Puis suit autant qu'elle précède ces délicats assemblages de notes les plus cristallines du piano. Corps tenu maîtrisant la lenteur comme la fugacité, elle découpe sa gestuelle avec une remarquable légèreté.»
Dans Tierkreis (Zodiaque), partition pour clarinette et piano, Michèle Noiret dessine une chorégraphie diaphane, tissée dans les détails, qui semble s’écrire dans l’instant de son apparition. Petits pas serrés, chuchotis, semblent des échos lointains, des traces de mémoire qui passent par son corps comme pour le rassurer. Dans la plénitude de son art, chaque ligne qu’elle ébauche est d’une force, d’une clarté, qui éclaire les méandres du langage chorégraphique. Elle danse comme elle respire, au point que l’on finit par oublier que ces courbes délicates et fugaces n’appartiennent pas à des gestes quotidiens. Elle donne à sa gestuelle une signification que le temps ne peut épuiser. Comme ces parchemins qui portent sous leurs phrases d’autres discours, effacés mais présents, elle est cet être passager d’une infinie légèreté, mais aussi cette femme élégante qui déploie dans une chorégraphie fascinante des fragments stylisés mais intelligibles. Rejointe à la fin par David Drouard qui doit reprendre le solo, se distille alors un duo plus nerveux, mais néanmoins dans la tonalité subtile de cette poésie musicale que Michèle Noiret assemble sous nos yeux.»
Vu dans le OFF 2015 : Michèle Noiret
La rencontre avec le travail de la trop rare chorégraphe et danseuse Michèle Noiret, dans le sud de la France, fut un des beaux moments de ce festival. Quand la virtuosité du mouvement rencontre la rigueur musicale de Kharlheinz Stockhausen. Retour. Lorsque Michèle Noiret traverse et évolue à l’intérieur même de Palimpseste, à la recherche du mouvement juste pour retranscrire l’essence même de la musique, avec ses tentatives d’écriture de gestes et de leur répétition, on touche du doigt la folie qui peut s’emparer d’une telle initiative. Qu’est-ce qui ferait que ce mouvement de poignée ou bien cette annotation sur le corps soit juste ? Sa danse embrasse l’écriture musicale de Stockhausen et en crée un paradigme. Tout est sémiotique ici et lorsque David Drouard la rejoint sur le plateau, l’effet miroir opère. La similitude, et non le mimétisme, dans les mouvements permet de mettre en perspective la transmission et, lorsque celui qui semble être l’élève devient le presque chorégraphe de cette nouvelle écriture, tout en respectant les notes du compositeur, on se dit que les chercheurs en histoire de la danse ont un nouveau terrain d’observation et que le public n’a pas fini de découvrir et redécouvrir cette variation à l’infini. Michèle Noiret a su trouver en David Drouard celui qui questionnera à nouveau l’écriture musicale, et oh combien, vertigineuse de Stockhausen. Et c’est ici un nouveau chapitre qui s’écrit avec Palimpseste.»
Michèle Noiret arrive sublime. Chignon banane, pantalon taille haute et petit haut noir qui flirte avec la taille. Elle est l’incarnation du chic et elle va devenir une reine noire. Elle se titille du bout des doigts et de façon compulsive avance à tout petits pas très rapides. Son élégance devient aridité dans des passages au sol tout en force. Elle frise la folie en se parlant à elle même le regard très franc. David Drouard lui offre une lecture de ce solo tout en masculinité et impose une version ancrée des gestes. Il est passionnant ici de voir comment les mêmes mouvements dansés par des artistes différents.»
Tandis que les notes et les silences de Stockhausen résonnent sous la toile tendue au-dessus des gradins, Michèle Noiret tressaute, longe le mur. (...) Ici le corps se relie à l’esprit. Et vice versa. Entassant des langages mêlés. Ce qui se cache se révèle. Ce qui se révèle se cache. (...) L’élégance domine. La fluidité est sa partenaire attitrée. L’action et la méditation s’accouplent naturellement. (...) Lorsque s’insinue l’homme, David Drouard, c’est la rencontre avec l’autre, le contraire, le complémentaire, le différent. Un dialogue corporel s’invente. Il inscrit l’harmonie. Il s’oppose à la solitude. Une particulière beauté se dispose. Et on s’étonne alors que cela ne puisse durer, encore, durer…»
Danse pure et cinéma
(...) Ceux qui ont eu la chance de voir Solo Stockhausen à Dijon à l’occasion du festival Art Danse en 1998 retrouvent dans Palimpseste la virtuosité de la danseuse. Une gestuelle des bras, des poignets, des mains d’une grande précision, une danse comme suspendue dans un souffle d’air. La chorégraphe revisite son solo durant trente minutes de danse pure, sur Tierkreis de Karlheinz Stockhausen. Le compositeur allemand précurseur de la musique électronique qu’elle rencontra à 16 ans, avec qui elle étudia cette notation gestuelle si caractéristique et avec qui elle travailla comme soliste durant quinze ans. C’est de lui qu’elle tient cette rapidité hallucinante de mouvements des mains, que l’on retrouve dans le film diffusé après la danse. Que ce soit sur scène ou à l’écran, Michèle Noiret danse la musique de Stockhausen, traduisant par le corps les variations musicales : une gestuelle à voir et à revoir comme une partition, pour notre plus grand plaisir.»
Ni reprise ni recréation, Palimpseste est une pièce neuve inscrite dans la relecture d’œuvres existantes. Signant la scénographie en tandem avec Xavier Lauwers, auteur aussi des lumières, Michèle Noiret inscrit sa silhouette noire et déliée, son avancée ludique et réfléchie, ses réponses retenues ou mouvementées sur les parois et le plateau blancs, tandis que murmure ou résonne "Tierkreis" de Karlheinz Stockhausen - le compositeur aux côtés duquel, tout juste sortie de Mudra, l’école de Maurice Béjart, elle étudia la notation gestuelle et travailla comme soliste durant une quinzaine d’années. À l’œuvre et en suspension, le temps comme matière...»
Un magnifique travail de Michèle Noiret : l’écriture, le concept et l’interprétation. Un spectacle très largement applaudi par un public des plus nombreux.»
Distribution & crédits
Conception, chorégraphie et interprétation Michèle Noiret
Musique "Tierkreis" pour clarinette et piano de Karlheinz Stockhausen, interprété par Majella Stockhausen et Suzanne Stephen
Scénographie Xavier Lauwers et Michèle Noiret
Lumières Xavier Lauwers
Costumes Christine Piqueray, Suzanne Van Well
Régie son et lumières Xavier Lauwers
Direction technique Christian Halkin
Photographies Sergine Laloux
Production et diffusion Claire Geyer
Communication et presse Alexandra de Laminne
Administration et coordination Cathy Zanté
Durée 30 minutes
Production Compagnie Michèle Noiret/Tandem asbl
Réalisé avec l’aide du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Service de la Danse.